Parcours linguistique

Entre Voiron et Berlin il n' y a qu'un pas!

Par SANDRINE BOURRAIN, publié le lundi 10 mai 2021 22:15 - Mis à jour le lundi 10 mai 2021 22:19
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Les germanistes du lycée et les francophones du lycée partenaire de Berlin-Köpenick rencontrent l'auteure franco-allemande Géraldine Schwarz autour de son livre "Les Amnésiques"

Mme Schwarz est une journaliste franco-allemande vivant à Berlin. Elle est l’auteure du livre Les Amnésiques, prix du livre européen en 2018. Elle y relate l’histoire de son enfance et de sa famille (française du côté maternel et allemande du côté paternel), à travers les portraits de ses parents et de ses grands-parents tout en contextualisant cette histoire familiale et en évoquant des événements historiques connexes. Elle explique - sans les accabler – comment ces ‘Mitläufer’, toutes ces personnes qui ont suivi le courant, sans s’engager activement pour le nazisme ou la collaboration de Vichy, ont permis, grâce à leur conformisme ou leur opportunisme, à ces régimes de se mettre en place. Ni monstres, ni victimes, ni héros, ces ‘Mitläufer’ représentent une catégorie supplémentaire pour comprendre l’Histoire.

Notre classe partenaire du lycée évangélique de Berlin-Köpenick a travaillé en classe sur des extraits du livre en français tandis que les germanistes LVA de Première et de Terminale avaient comme tâche de lire un chapitre du livre, en allemand bien sûr. Pendant la classe à la maison, le travail a d’abord  consisté à faire le résumé de son chapitre à son binôme et à réfléchir ensemble à des questions à poser à Mme Schwarz.

 Le jeudi 6 mai, une rencontre très riche a pu avoir lieu avec Mme Schwarz et les deux groupes via une visioconférence, véritable discussion dans les deux langues pour parler du livre mais aussi de la vie d’une journaliste à Berlin. Et en bonne journaliste, elle n’a pas hésité en retour elle-aussi à poser des questions aux élèves. Selon l’auteure, le passé familial est un levier majeur pour comprendre le monde européen actuel. Elle a insisté sur le rôle individuel que chaque citoyen doit jouer, dans une Europe où les populismes gagnent en influence, où une certaine amnésie fait surface, dans une Europe où savoir et opinion sont trop souvent mélangés.

 Bien sûr, 90 minutes furent trop peu pour venir à bout de tous les sujets et de toutes les questions mais chacun a pu prendre conscience de l’importance du travail de mémoire et de la vigilance dont il faut faire preuve pour continuer à construire cette Europe de la paix.

Samuel Rauline (professeur d'allemand)